L'entrée principale du parc d'attraction Les Folles Buttes en 1912

Une colline, un parc d'attraction, un stade... quel est le passé de la Butte Bergeyre à Paris ?

Une Colline

Au départ était une colline couverte de moulins au 17e siècle jusque vers le début du 19e. Comme sa voisine les Buttes Chaumont, elle fut surtout le théâtre d’une intense activité d’extraction de gypse, trouant, creusant, excavant au point de ressembler à un véritable gruyère !

Les travaux d’aménagement des Buttes Chaumont entre 1863 et 1867 laissèrent de coté la Butte «Bergeyre» qui restera à l’état sauvage pendant une quarantaine d’année.

Puis un hôpital à une extrémité de la Butte.

Avec le Baron Rothshild est conçu le premier plan d’urbanisation d’une partie de la zone. Famille de riches banquiers philanthrope, il veut créer un hôpital dédié aux traitements des maladies des yeux. L’hôpital ouvre en 1905.

Un parc d'attraction de l'autre coté

1909 : de l’autre coté de la Butte, un parc d’attraction voit le jour appelé les Folles Buttes, sorte de Luna Parc. Son succès grandissant entraine l’ouverture d’un music hall et une entreprise cinématographique de plein air : le cinéma champêtre.

Création du stade

Puis sont construits des terrains de tennis, et un stade au sommet. Car le sommet de la Butte restait vierge de toute habitation, il n’y avait que vaches et pâturages : une opportunité pour le sporting club de Vaugirard qui souhaita y installer un terrain de rugby aidé de mécènes. C’est alors un travail gigantesque de travaux de déblaiement, arasement, consolidation de ce terrain instable. Il fallut 4 ans et le soutien des amis mécènes pour voir l’inauguration du stade le 18 aout 1918. Le stade fut baptisé Robert Bergeyre, en hommage au joueur rugbyman et soutien acharné de la construction. Celui-ci mobilisé fut tué le 22 aout 1914. Le stade pouvait accueillir jusque 20 000 spectateurs aux heures de gloire.

Jeux olympiques en 1924

Les jeux olympiques de Paris eurent lieu en 1924. L’espace accueillit bien d’autres spectacles ainsi que des attractions. Mistinguett vint y présider une course à laquelle participa Charlie Chaplin. Maurice Chevalier s’y produisit dans une parodie de boxe… Mais les rentrées d’argent ne permettaient pas de faire face aux travaux toujours plus onéreux de consolidation du terrain. Alors en 1925 le propriétaire du terrain le vendit à un lotisseur immobilier.

Lotissement 1925 : crise du logement, déjà !

Donc rentabilité assurée du projet. Un découpage en 220 lots de 100 à 150 m\2\<\/sup\> en 1928. La plupart des lots constitués de maison individuelle ont été rapidement vendus. Peut être certain habitants actuels, lors de l’achat de leur bien ont pu lire l’histoire des différents propriétaires dés 1930 : cela peut constituer un fond d’archives intéressant, si vous souhaitez nous confier des photocopies. Par contre le long des rues Manin et Simon Bolivard, le promoteur se réserva la réalisation d’un programme ambitieux d’immeubles. 

Des travaux de consolidation des terrains et recherche de résolutions des problèmes techniques ardus furent engagés et achevés en 1930.

Un coin encore vierge…

Il restait cependant un espace vierge, de constructions, celui des Folles Buttes, du coté de l’actuelle rue des Chaufournier. Il périclita et resta à l’abandon dés 1933, faisant peut être le bonheur des gamins de l’époque. Mouloudji en parle avec beaucoup de sensibilité dans les souvenirs de ses vagabondages aux Folles Buttes. Ce fut aussi le refuge de réfugiés politiques ou en caval. Les quartiers « chics » de la colline se peuplèrent aussi de gens connus sinon célèbres comme le peintre Georges Pacouil ou encore l’aquarelliste Lucien Desmedts ou Pierre Bierjole : on peut y découvir des œuvres de leur passage à la Butte. Il y eu aussi des photographes, tel Willy Ronis, des romanciers ou encore des cinéastes qui ont pris la Butte pour décors de leur fiction….

Aujourd’hui

Et aujourd’hui ? Comme tout village, il a eu ses boutiques, son épicerie, un restaurant qui a fermé ses portes en 19….. Seul aujourd’hui l’enseigne Utopicerie rappelle ce temps mais l’histoire, votre histoire reste à compléter… alors si vous avez des anecdotes, photos, histoire, même de seconde main, n’hésitez pas à nous contacter et refaire revivre, sans nostalgie, notre histoire des Habitants de la Butte Bergeyre

Cet article est un résumé du petit livre écrit par Maxime Braquet. Vous pouvez commander celui-ci à l'Association HBB : contactez-nous